I - L'espèce Equus ferus przewalskii, Groves 1986 Le cheval de Przewalski est le dernier cheval sauvage au monde, Vous le connaissez : c’est lui ou l’un de ses proches cousins que l’on retrouve sur les peintures rupestres des grottes de Lascaux (photo ci-contre). Celles-ci nous montrent que l’espèce était présente à l’époque des dernières glaciations en Europe, il y a 20 000 ans. Des changements climatiques et très probablement déjà l’action de l’homme, l’ont ensuite relégué dans les steppes d’Asie.
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II - Description C’est un cheval trapu, massif, mesurant de 1,20 à 1,35 m au garrot. Il possède une encolure large et une tête forte. Sa crinière est dressée naturellement. Il possède également une raie de mulet et des zébrures plus ou moins visibles sur les jambes. Par ailleurs, c’est le seul cheval vivant encore à l’heure actuelle qui n’a jamais pu être monté régulièrement. C’est pourquoi il est considéré comme sauvage.
Là n’est pas la seule différence avec les chevaux domestiques, la génétique a également mis en évidence d’autres particularités. Le cheval de Przewalski possède 66 chromosomes alors que les chevaux domestiques en possèdent 64.
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III - HistoriqueLa « découverte » du cheval de Przewalski a du faire sourire les nomades mongols du Gobi, eux qui le fréquentaient depuis des milliers d’années et pratiquaient des croisements réguliers dans le but d’améliorer les capacités d'endurance de leurs chevaux de course.
Journal d'époque... Mais les scientifiques de la fin du XIX siècle croyaient avoir répertorié tous les grands mammifères, et quand l'explorateur russe Przewalski ramena en 1879 la peau d'un équidé du fin fond du désert de Gobi en Dzoungarie (province du Xinjiang, Chine, près de la frontière mongole), les discussions furent d'abord vives (est-ce un âne, un cheval ou un hybride quelconque ? ) et la déclaration d'une nouvelle espèce "Equus przewalski, Poliakov 1882", rebaptisée depuis, fit grand bruit. Aussitôt, la ruée commença pour s'approprier des spécimens dans le but de les avoir bien sous les yeux derrière des barrières. L'approche adoptée par les scientifiques d'aujourd'hui visant à étudier une espèce dans son milieu naturel était encore loin des esprits…
Les campagnes de capture parfois brutales, la concurrence des troupeaux domestiques dont les effectifs augmentaient et les rudes hivers qui peuvent régner dans le Gobi ont alors entraîné l’extinction de l’espèce à l’état sauvage aux alentours de 1970. Depuis l’espèce ne vit plus qu’en captivité, où elle est représentée aujourd’hui par 1600 individus. Des projets de réintroduction dont le nôtre, sont toutefois en train de recréer des populations sauvages en milieu naturel.